CADD : un collectif au service de la paix et du vivre-ensemble

À la tête du Collectif des Associations pour le Développement Durable (CADD), Naaba Sonré œuvre avec une quarantaine d’associations pour promouvoir la paix, la cohésion sociale et le vivre-ensemble. Dans cet entretien du 25 octobre 2025, il revient sur les actions, les ambitions et les défis de son collectif, ainsi que sur le rôle crucial de la société civile dans la lutte contre le terrorisme.

Pouvez-vous nous présenter le Collectif des Associations pour le Développement Durable (CADD) ?

Le Collectif des Associations pour le Développement Durable, en abrégé CADD, est une fusion de plusieurs organisations œuvrant pour la paix et la cohésion sociale au Burkina Faso.

Il regroupe une quarantaine d’associations et a son siège à Ouagadougou. Ensemble, nous avons décidé d’unir nos forces pour promouvoir le vivre-ensemble et contribuer au développement durable de notre pays.

Quelles sont les principales missions et valeurs qui guident le CADD ?

L’objectif principal du CADD est de promouvoir la paix, la cohésion sociale et le vivre-ensemble.

Chaque année, nous organisons une Journée de reconnaissance, à travers laquelle nous menons diverses activités visant à soutenir les actions du gouvernement et du Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, dans la lutte contre le terrorisme et la consolidation de la paix, et donner des attestations de reconnaissance aux personnalités œuvrant pour la paix au Burkina Faso.

Nos valeurs reposent sur le patriotisme, la solidarité, la reconnaissance et l’engagement citoyen.

Vous intervenez dans les domaines de la paix et de la cohésion sociale. Concrètement, quelles actions avez-vous déjà menées sur le terrain ?

Notre principale activité est la Journée de reconnaissance, organisée chaque année.

Lors de cet événement, nous procédons à une grande mobilisation nationale et remettons des attestations de reconnaissance à des patriotes, civils ou militaires, qui se sont illustrés par leurs actions en faveur de la paix et de la cohésion sociale.

Ces attestations ont pour but de féliciter, encourager et motiver les bénéficiaires à poursuivre leurs efforts pour la nation.

Nous sensibilisons également la population à collaborer avec les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), et nous mobilisons des fonds pour soutenir l’effort de paix au Burkina Faso.

Récemment, le CADD a remis des attestations à des leaders coutumiers et religieux. Quel était l’objectif de cette initiative ?

Effectivement, nous avons récemment remis des attestations de reconnaissance à plusieurs leaders coutumiers et religieux.

Parmi eux, Sa Majesté le Mogho Naaba, que nous félicitons pour son rôle de garant de la tradition et son engagement en faveur de la paix.

Nous avons également honoré le Président de la communauté musulmane, ainsi que des pasteurs, prêtres catholiques, et d’autres chefs coutumiers, dont celui de Manga.

Une attestation a aussi été remise à Son Excellence le Capitaine Ibrahim Traoré pour son engagement dans la lutte contre le terrorisme.

Ces distinctions visent à reconnaître le travail des acteurs de la paix et à les encourager à poursuivre leurs efforts.

Notre plan d’action prévoit d’organiser régulièrement ce type d’événement pour honorer les acteurs engagés et sensibiliser la population à la lutte contre le terrorisme.

Selon vous, quel rôle la société civile peut-elle jouer dans la consolidation de la paix et du vivre-ensemble au Burkina Faso ?

La société civile joue un rôle essentiel dans la consolidation de la paix.

Notre mission, en tant qu’acteurs associatifs, est de sensibiliser les populations, surtout les jeunes, afin qu’ils collaborent avec les forces combattantes et rejettent le terrorisme.

Il est important de rappeler que le terrorisme n’a pas d’avenir et que le recrutement de jeunes dans ces rangs doit être combattu par l’éducation et la sensibilisation.

Nous appelons donc la jeunesse à être patriote, sincère et engagée, à fournir des informations aux forces de sécurité, et à travailler main dans la main pour construire un Burkina Faso uni et pacifique.

Quelles sont les principales difficultés que rencontre votre collectif dans la mise en œuvre de ses activités ?

Notre principale difficulté reste le manque de moyens financiers.

Cependant, grâce à la solidarité et à la contribution de nos membres, nous parvenons à mener à bien nos missions.

Malgré ces contraintes, notre engagement demeure fort, et nous continuons de travailler sans relâche pour la cause de la paix.

Quelles sont vos ambitions ou projets à court et moyen terme pour renforcer vos actions ?

Nous avons élaboré un plan d’action 2025-2026 qui prévoit de sillonner l’ensemble des régions du Burkina Faso.

L’objectif est de sensibiliser les populations dans toutes les régions, remettre des attestations de reconnaissance aux acteurs engagés, et encourager la collaboration avec les FDS et les VDP.

Notre ambition est claire : contribuer au retour définitif de la paix au Burkina Faso.

Nous comptons le faire avec le soutien de tous les Burkinabè, dans un esprit d’unité nationale et de patriotisme.

Enfin, quel message souhaitez-vous adresser aux Burkinabè, en particulier aux jeunes, pour promouvoir la cohésion sociale et la paix ?

Je voudrais d’abord rendre hommage à Sa Majesté le Mogho Naaba et à tous les chefs coutumiers pour leur engagement en faveur de la paix, ainsi qu’à Son Excellence le Capitaine Ibrahim Traoré pour ses efforts dans la lutte contre le terrorisme.

Je salue également le courage de nos FDS et VDP, et j’adresse une pensée émue aux victimes du terrorisme et à leurs familles.

Mon message à l’ensemble des Burkinabè, surtout aux jeunes, est simple :

Unissons-nous pour défendre notre pays.

Le Burkina Faso est notre seul patrimoine. Nous devons rester unis, patriotes et solidaires pour accompagner nos autorités, soutenir nos forces combattantes et bouter le terrorisme hors de notre territoire.

Les terroristes ne sont ni plus nombreux, ni plus forts que nos soldats. C’est en travaillant ensemble, dans la coordination et l’unité, que nous pourrons vaincre durablement le terrorisme et construire un Burkina Faso de paix et d’espérance.

Propos recueillis par Mohamed OUEDRAOGO