An 3 du MPSR 2: "Le premier mégaphone avec lequel le capitaine Ibrahim TRAORÉ s'est adressé à la foule massée devant la RTB, c'est notre groupe qui l'a acheté" Ablassé ILBOUDO
Il y a de cela trois ans, un 30 septembre 2022, le capitaine Ibrahim TRAORÉ venu de Kaya avec ses compagnons prenaient le pouvoir après avoir renversé Paul Henri Sandago DAMIBA. Vite adopté par le peuple burkinabè, le Mouvement uni pour la Patrie (MUP) a vu en lui dès les premiers instants, le nouveau Sankara. Ce mouvement sous la Coordination de Ablassé ILBOUDO, s'est jeté de plain pied pour soutenir le capitaine. Ablassé ILBOUDO et son équipe ont apporté de l'eau aux combattants, achetés la première mégaphone pour faciliter la communication du capitaine à l'époque avec la foule, faciliter l'accès à la presse. Dans cette interview du 27 août 2025, M. ILBOUDO revient sur les raisons qui ont conduit au soutien du capitaine à l'époque jusqu'à la sanction par une lettre de félicitations, le tout, en évoquant les objectifs du MUP, et en donnant son avis sur la vision du capitaine.
Qu'est ce qui a prévalu à la création du MUP ?
Le Mouvement uni pour la Patrie (MUP) est né spontanément à la télévision nationale du Burkina en septembre 2022, le jour où le capitaine Ibrahim TRAORÉ et ses compagnons devraient livrer un message à la Nation. Nous qui étions des civils, content du changement qui venait de s'opérer, avions décidé sur place de créer un mouvement pour soutenir l'action du moment.
Quels sont les objectifs du MUP ?
Les objectifs du MUP sont multiples. À la création, c'était d'expliquer à la population et à la communauté internationale du bien fondé du changement qui venait de s'opérer. D'approcher les leaders religieux, les personnes ressources pour demander l'accompagnement de la vision des jeunes capitaines venus de Kaya pour redresser le Burkina Faso.
Il fallait que les gens comprennent que ceux qui sont venus veulent rompre avec les accords coloniaux qui nous liaient avec l'ancienne puissance coloniale.
Pour ajouter, c'est accompagner ouvertement sur le terrain, le capitaine Ibrahim TRAORÉ à recouvrer l'entièreté du territoire qui était en passe d'être totalement pris par les terroristes. Inciter les jeunes à s'enrôler massivement au niveau des Volontaires pour la défense de la patrie(VDP).
Pouvez-vous revenir sur les évènements du 30 septembre 2022, quel a été votre apport au capitaine Ibrahim TRAORÉ pour la prise du pouvoir ?
Nous avons joué notre partition en tant que civils résidant à Ouagadougou. Le matin du coup de force du capitaine Ibrahim TRAORÉ, nous nous sommes dirigés directement à la place de la Nation. C'est en ce lieu que nous avons commencé à comprendre ce qui se passait. Nous avons même donné une interview à quelques médias étrangers.
En ce moment, nous ne connaissions même pas le nom du leader. C'est aux alentours de 12 heures que nous avons su qu'il s'agit d'un capitaine qui était à Kaya du nom de Ibrahim TRAORÉ. Après avoir entendu qu'il va adresser un message à la Nation vers 15h au niveau de la télévision nationale du Burkina Faso, nous nous sommes déportés sur les lieux. La plupart des gens qui étaient à la télévision étaient en majorité jeunes. Quand nous sommes arrivés, il n'y a pas eu de problème de communication. Ils nous ont laissé accéder à l'intérieur de la RTB. Sur le champ, nous sommes devenus une courroie de transmission entre les nouvelles autorités militaires et la foule qui scandait et disait au capitaine Ibrahim TRAORÉ d'assumer ses responsabilités. Nous avons apporté de l'eau aux combattants armés jusqu'aux dents. Nous avons aussi facilité l'accès à la presse d'approcher certains leaders.
À un moment, nous étions devenu comme celui là qui a cheminé avec le capitaine Ibrahim TRAORÉ de Kaya jusqu'à Ouagadougou. C'était l'émotion et quand j'ai entendu le nom capitaine, cela m'a rappelé le capitaine Thomas SANKARA du Conseil national de la Révolution (CNR) où j'étais pionnier. Je me disais qu'il s'agissait d'un autre Thomas SANKARA qui est revenu. Donc je me suis jeté spontanément à l'eau.
Le premier mégaphone avec lequel le capitaine Ibrahim TRAORÉ s'est adressé à la foule massée devant la RTB, c'est notre groupe qui l'a acheté. Nous avons gardé cette mégaphone en lieu sûr pour la postérité.
Après ces événements, quelles sont les actions que vous avez menées en guise de soutien au capitaine Ibrahim TRAORÉ et son Gouvernement ?
Après la rencontre du président à l'époque avec les secrétaires généraux des ministères à laquelle nous avons participé dans les coulisses, vu la franchise avec laquelle, le capitaine s'est adressé au secrétaires généraux, résolument, nous avons pris la décision d'accompagner cette nouvelle ère de gouvernance d'aller plus vite et bien. C'est ce jour-là qu'il a dit que tout est urgent, qu'il faut laisser les lourdeurs administratives et aller à l'essentiel. Plus tard, quand il a rencontré les hommes politiques et la société civile pour leur expliquer que le territoire est presque pris, ce discours nous a touché et avec mes camarades, nous avons décidé d'aller vers les jeunes. A notre actif, nous avons fait enrôler 14 jeunes au niveau des Volontaires pour la défense de la patrie(VDP). Dieu merci, ces 14 VDP sont toujours vivants et nous gardons de très bonnes relations.
Dans une de vos conférences de presse, vous avez ouvertement dénoncé les accords coloniaux qui liaient le Burkina Faso à la France, pourquoi un tel audace au début ?
Nous avons animé deux conférences. Nous avons été les premiers mouvements à animer une conférence de presse pour dénoncer l'agissement d'un certain opérateur économique. Nous avons eu à dire ce jour que s'il ne voulait pas la honte, il doit arrêter ses manigances et l'histoire nous a donné raison.
La deuxième conférence de presse, une conférence à laquelle nous avons dénoncé ouvertement les accords léonins qui nous liaient à la France. Nous avons dit ce jour que même s'il fallait signer un pacte avec le diable pour sortir notre Burkina Faso du joug terroriste, nous demandons au capitaine et au gouvernement de lier ce pacte pour que le Burkina Faso recouvre sa paix d'antan, il fallait le faire. Des gens ont eu à me menacer ouvertement, qu'on ne peut pas quitter un diable pour s'attacher à un autre diable.
Que pensez-vous de la vision actuelle du capitaine Ibrahim TRAORÉ ?
La vision du capitaine Ibrahim TRAORÉ est extraordinaire. Quand vous voyez les décisions prises sous l'égide du capitaine, parfois je me demande si cela ne vient pas directement du bon Dieu.
Premièrement, il y a une dotation en armement. Le Burkina Faso est en passe de devenir le pays le plus armé de la sous-région parce que qui veut voyager loin ménage sa monture. Le Burkina Faso ne peut pas être faible militairement et peser dans la sous région.
Deuxièmement, le fait d'accepter de faire partie de la Confédération des États du Sahel (AES) nous donne une force que le Burkina Faso n'avait jamais eue.
Troisièmement, il y a l'offensive agricole et halieutique. J'ai dit dans une émission qu'avec l'offensive agricole et halieutique, nos enfants vont se jeter avec des morceaux de tôt. Sans oublier la vision du capitaine sur le plan de l'éducation, de l'enseignement secondaire et supérieur. Sa vision sur la santé avec les subventions sanitaires sur la dialyse, le scanner. Cette vision de Faso Mêbo qui est en train de contaminer les autres régions. En un mot, la vision du capitaine Ibrahim TRAORÉ est très salutaire et cela va profiter aux Burkinabè, aux habitants de l'AES, à toute l'Afrique et au monde.
Après les évènements du 30 septembre, vous avez reçu une attestation de félicitations du président du Faso, le capitaine Ibrahim TRAORÉ, un mot pour cette reconnaissance ?
Nous avons eu à adresser un manifeste qui exprimait notre façon que nous voulons que le capitaine gère le pays. Nous lui avons demandé de gouverner par l'exemple, nous lui avons proposé d'être inclusif dans la formation de son gouvernement d'antan, au niveau des scolaires, des fonctionnaires, et au niveau du monde rural. À notre grande surprise, l'on nous appelle quelques semaines plus tard pour nous remettre une lettre de remerciement de la part du capitaine apposée de sa signature. Il nous a traduit sa reconnaissance pour ce que nous lui avons proposé.
Un mot de fin ?
J'appelle les Burkinabè qui rame à contre courant de revenir à la raison car nous n'avons pas deux Burkina.