Burkina-Koudougou : Djessé : Une pièce de théâtre documentaire pour retracer l'injustice de la fermeture de l'ex usine Faso Fani.

L’Association Théâtre  éclosion et l’ARCI (l’Art Complet Recherche et Innovation) ont tenu  une conférence de presse, le 21 octobre 2024, dans la cité du Cavalier Rouge à Koudougou.  L’objectif de cette conférence est de retracer les grandes lignes de la pièce de théâtre qui relate l’intégralité de  l’histoire de L’ex usine Faso fani. En plus de ce spectacle documentaire, les conférenciers promettent de concevoir des clichés retraçant l’histoire de cet établissement et former les femmes déplacées internes (PDI) au tissage des pagnes Faso Fani. 

La première diffusion de la pièce de théâtre prévue pour le 05 décembre 2024 à la cité universitaire Fasotex consiste à retracer la disparition de cette usine disparue mystérieusement, endeuillant par ricochet toute une ville et des milliers de personnes à travers le Faso. C’est pourquoi, le thème de ce projet est la résilience.  Cet acte  vise également à attirer l’attention des décideurs et de la population sur les sources et les causes réelles de l’hydre terroriste au Faso. 

Brahima Diarra , Directeur de la compagnie Théâtre Eclosion souhaite voir le rétablissement du droit des travailleurs à travers ce jeu d'acteur.

 

Le terrorisme vient des différentes frustrations, des consternations, des dépouillements, des insatisfactions de part et d’autres. Pour ce faire, les autorités administratives, les autorités coutumières, les anciens travailleurs de Faso Fani, la fondation Oumou Dilly, l’association Beogo de la Suisse, le Goethe Institut, les étudiants, les artistes comédiens, la population du Centre-Ouest se sont  impliqués activement, à ces initiatives salvatrices.

Rassembler plusieurs acteurs  autour de Faso Fani, l’ex plus grande usine du Burkina Faso, tel est le cheval de bataille des responsables de l’association Théâtre Eclosion. Un acte salutaire au regard de cet établissement qui a contribué énormément au bien-être de la population du cavalier rouge, selon les conférenciers.

Maxime Kaboré, un ancien travailleur de cette usine traduit sa satisfaction pour cette belle initiative.

 

Djéssé est le nom dédié à  ce spectacle, ce terme signifie ‘’Fil à coudre ‘’ en langue Dioula. Selon les organisateurs, ce choix n’est pas fortuit. Il est une invocation de  l’histoire pour la cerner davantage afin de bâtir un lendemain meilleur.

Ce mot entre dans la suite logique de notre situation actuelle, notamment la crise sécuritaire et humanitaire. En effet, le tissu social du Burkina Faso est morcelé et il nous faut du fil et ce fil doit provenir de Faso Fani, explique Mamadou SOMA, membre du projet.

Malheureusement,  cette industrie qui est une identité du pays des hommes intègres  n’existe plus. L’invocation de son souvenir fait couler les larmes chez certaines personnes, ont indiqué les conférenciers. 

En effet, cette usine Faso Fani est morte brusquement et prématurément sans agonie laissant ainsi des milliers d’orphelins dans la rue. Cette initiative est née de cette injustice. Elle veut donner la voix aux ex-travailleurs qui vivent toujours dans le désarroi, la misère sans espoir d’une ‘’réparation  prochaine’’ . Certains ont lutté jusqu’au sacrifice suprême sans gain de cause. 

« Ce projet est notre apport à la crise sécuritaire et humanitaire de notre cher Faso.  L’hydre terroriste est la somme des différentes frustrations, des mécontentements, des déceptions de toutes sortes. La fermeture de l’usine a conduit au chômage, à la famine dans certaines familles, à la mort, plusieurs plaies sans pansements sont toujours ouvertes etc. Notre pièce de théâtre documentaire  attend donner de la voix à ces personnes, notamment les anciens travailleurs de l’ex usine Faso Fani  et leurs proches représentés par les étudiants déçus. Nous voulons  apaiser ces cœurs  meurtris et y remédier. Nous pensons également que Faso Fani ne devrait pas disparaître ou mourir de cette mort.

Gilbert Nabi, un ex-travailleur de Faso - Fani décrit la misère après cette fermeture

 

Pour nous, il faut amorcer, mentionner et même éviter les différentes bombes qui naissent dans la société du fait de l’injustice » explique Mamadou Soma, doctorant en recherche artistique à l’université des arts et de la musique de la ville de Vienne. 

Selon Brahima Diarra, artiste comédien et directeur de la compagnie Théâtre Éclosion, ce projet a vu le jour à la suite d’une révolte. Sentiment  né à cause de l’arrêt brutal et forcé de ce poumon économique de la région du Centre-Ouest. Cette industrie a été l’emblème économique et culturel de Koudougou, du Burkina Faso et de même  de l’Afrique.

 

Télesphore Sawadogo

Mohamed OUEDRAOGO
0

0 Commentaire(s)

Aucun commentaire

Laisser un commentaire

Contactez-nous

Burkina Faso, Ouagadougou, Secteur 30

53150406

contact@infos24.net

Suivez-nous

© Infos24 Développé par NUMERIX-TECH