Vie de la Nation : le citoyen Laya OUEDRAOGO invite le gouvernement à ouvrir l'œil et à mettre chaque Burkinabè devant ses responsabilités.
Prévues pour se dérouler du 25 au 26 mai 2024, les assises nationales se sont finalement tenues en un seul jour le 25 mai. Cette réunion des forces vives des 13 régions a consacré la prolongation de la transition du capitaine Ibrahim TRAORÉ pour un nouveau mandat de 5 ans. C'est ainsi que le 27 mai 2024, le secrétaire général de l'association Amitié Burkina-Russie, membre de la Coordination des Associations de la veille citoyenne(CNAVC), Ibrahim Laya OUEDRAOGO, à travers cette interview nous donne ses impressions quant au déroulement des assises.
D'entrée de jeu, le secrétaire général de l'ABR partage un sentiment de satisfaction sur la période de transition. Pour lui, la prolongation de la transition de 5 années est un consensus auquel les parties se sont mises d'accord.
"Il est important de donner un temps au président pour qu'il parachève son mandat"
M. Ouédraogo trouve qu'il y a plus d'avantages à prolonger le mandat de la transition, car pour lui, il faut garder une continuité des travaux pour parachever la lutte contre le terrorisme, chasser la faim grâce à l'agriculture et mettre le cap sur l'industrialisation déjà en marche.
“L'inclusivité des assises”
Selon le secrétaire général de ABR, les assises ont été inclusives même si l'ancienne majorité présidentielle n'a pas honoré le rendez-vous.
"Sans doute que leurs décisions et points de vue n'étaient pas importants" a-t-il indiqué. Il invite la société civile à accompagner le président dans sa vision pour le développement et la visibilité du Burkina.
Revenant sur le bilan de la transition, M. Ouedraogo note un bilan satisfaisant de la transition dans tous les domaines à savoir la sécurité, l'éducation avec la réouverture des écoles, le secteur agricole et la santé.
Toutefois, il a indiqué qu'il y a des domaines qu'il faut accorder beaucoup plus d'attention.
"De mon point de vue, il faut accorder plus d'attention au changement de mentalité. La vision des actions du président doit aller dans le même sens que la mentalité collective parce que tant que les gens vont ramer à contre-courant souvent par manque de sensibilisation, cela peut freiner notre élan de développement. Donc, il faut qu'on arrive à éveiller les consciences de telle sorte que la population elle-même prenne à bras-le-corps la bonne mise en place des actions de la transition.
Par exemple, dans le domaine de la santé, l’année passée, nous avons eu la dengue qui a beaucoup décimé la population. Tout cela, nous pouvons le lier au comportement des gens, si dans les ménages les gens travaillent à assainir leur cadre de vie, cela allait un tant soit peu ralentir la propagation de cette maladie. Il y a même des caniveaux que l’État a construits et que les gens par leurs comportements sont en train de boucher. Cela crée des inondations"
Il invite l'État à ouvrir l’œil même s’il faut aller vraiment à la sanction. Il faut vraiment sévir pour que la population comprenne que c’est pour son propre bien.
Concernant le mandat de 5 ans qui a entraîné un tollé au sein de la population qui réclamait 10 ans, ce membre de la CNAVC invite les Burkinabè à ne pas s'attacher aux chiffres. Selon lui, la durée ne fait pas le travail. L'essentiel, c'est de bien travailler
"Si en 20 ans, on peut rompre avec la misère de nos populations, je pense qu’il n’y a pas de problème, en 10 ans ou en 2 ans parvenir au développement il n’y a pas de problème" estime M. Ouedraogo.
Pour moi, c’est le travail qui va déterminer la durée de la transition. Il faut que les gens s’engagent et quand on s'engage ce n’est pas avec la bouche, il faut des actes pour accompagner et non des discours. Il y a des activités auxquelles chacun pourra s’adonner. Il y a la journée du patriotisme. Nous devons consommer local afin de promouvoir nos produits locaux. Nous pouvons organiser des journées de salubrité.
" Il y aura un jour où ceux qui sont actifs aujourd’hui ne pourront plus s’engager, mais leurs actions vont permettre aux jeunes d’être plus à l’aise.
En Asie, pendant la Révolution chinoise, il y a des jeunes qui ont lutté pour que la Chine soit aujourd’hui sur le plan mondial en première puissance. Ces jeunes devenus des vieillards sont beaucoup respectés dans leur pays, a indiqué le camarade OUEDRAOGO.
Lorsqu’ils veulent traverser la voie tout le monde s’arrête pour qu’ils puissent passer parce qu’ils ont contribué à leur vie donc il y a un retour de l’ascenseur qui va montrer aux gens que les devanciers ont vraiment travaillé. Par exemple au temps de Sankara, il y a eu des héros nationaux qui ont travaillé et on se souvient d’eux aujourd’hui. Quand tu voyages et que tu dis que tu viens du Burkina Faso, pays de Thomas Sankara, cela éprouve une fierté en soi.
Pour terminer ses propos, ce militant de la société civile a lancé un appel aux dirigeants qui ont la confiance du peuple à ne pas s'adonner au favoritisme, à la gabegie, à la corruption, aux détournements. Il a invité les autorités a incarné la bonne gouvernance en donnant toutes les chances à tous les Burkinabè
Pour lui, ceux qui accompagnent le président de la transition doivent travailler avec franchise afin d'avoir plus la confiance de la population. Toutefois, il a montré sa satisfaction sur la conduite de la transition.