"L’ONEA et la SONABEL doivent donc s’attendre dans les prochains jours à une série de procès afin de répondre de leur forfaiture"

Dans son édito publié au cours de la semaine, le journal en ligne NetAfrique dénonce le comportement irrespectueux de l'Office national de l'eau et de l'assainissement ( ONEA) et de la société nationale d'électricité du Burkina ( SONABEL).

Selon le journal, ce qui est intrigant, c'est le choix opéré à dessein par les deux sociétés d'État, d'un quartier particulier, Ouaga-2000, connu pour être chic et huppé, donc habité par les "riches" de la capitale.

L'ONEA et la SONABEL trouvent une échappatoire pour se démettre de leurs prestations calamiteuses en présentant les habitants de ce quartier comme de mauvais payeurs.

Mettant en avant le contexte actuel marqué par un élan de populisme et de démagogie que s'inscrit cette maladresse de ces sociétés, des esprits cyniques se sont mis à opposer les Burkinabè les uns contre les autres, toujours selon le journal.

Pire, cette action de ces sociétés tentent de jeter les riches à la vindicte populaire. Le journal invite à arrêter cette démarche ridicule qui s'apparente à une insulte collective.

Selon lui, la source des problèmes du Burkina Faso ne proviennent pas des personnes dites nanties ou riches dont certains ont pourtant bâti leur réussite sociale et leur assise financière au prix de tant de sacrifices.

Ceux-ci devraient plutôt servir d’exemples, de mentors ou de leaders à une population sans repère au lieu d’être présentés comme des boucs émissaires, indique toujours le journal.

Pour lui, les deux listes qui ont été respectivement publiées sur les différentes plateformes des deux sociétés d’État en question comportent bien des erreurs criantes. D'abord, ces sociétés foulent au pied la réglementation en matière de recouvrement ou de contrat privé. Ensuite, elles tentent de ternir l'image de certaines entreprises, de nuire à des institutions même diplomatiques, de " honnir " purement et simplement certaines personnes ou de porter atteinte à l’honorabilité d’une catégorie ciblée de personnalité.

Il affirme que les publications des listes relèvent plus de l’excitation des premiers responsables des deux structures qui ne savent plus à quel saint se vouer pour ne pas perdre la face. Car il s’est trouvé que les informations y contenues ne sont pas pour la plupart avérées. Il y a des cas où les mises en cause ont entièrement réglé leurs factures et sont en attente de la dernière qui ne leur est pas encore parvenue.

Des actes maladroits sous l’emprise du populisme et de la démagogie

Ayant senti le danger d’une telle sortie médiatique irréfléchie, les deux sociétés ont choisi de retirer précipitamment les listes de leurs plateformes, cependant , le mal est déjà fait.

Confrontées à des services publics de plus en plus décriés à cause des coupures d’eau et des délestages d’électricité, l’ONEA et la SONABEL semblent avoir emprunté la courte échelle pour les brandir comme de mauvais payeurs et insinuer malicieusement que c’est en partie à cause d’eux qu’elles ne parviennent pas à fournir des prestations de qualité. Ce qui est loin d’être vrai, estime le journal.

A titre d’exemple, l’ONEA enregistre des impayés de l’ordre de trois (3) milliards FCFA alors que le cumul des montants fournis par la liste des prétendus mauvais de Ouaga-2000 tourne autour de trois cents (300) millions FCFA. Il n’en est de même pour la SONABEL confrontée à des problèmes de recouvrement d’une dizaine de milliards voire plus.

Les deux sociétés publiques n’ont pas eu le courage de s’en prendre au vrai mauvais payeur de tous les temps que tout le monde connaît, qui toujours selon le journal, est l’État burkinabè à travers les différents services et structures sur le territoire national.

Que cache donc cette démarche si osée de l’ONEA et de la SONABEL, consistant à publier des listes nominatives mettant en cause des ambassades et des personnalités de haut rang ?

Comment des sociétés d’État qui ont en leur sein des juristes, des communicants et des gestionnaires peuvent-elles tomber si bas en divulguant des données à caractères personnelles? Dans le seul but de donner du boulot aux fameux « populistes et activistes » qui ont déjà jugé et condamné de tous les maux toute personne et toute structure figurant sur les deux listes.

L’ONEA et la SONABEL doivent donc s’attendre dans les prochains jours à une série de procès afin de répondre de leur forfaiture.

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