Burkina Faso : l'exposition ECHO met en valeur la tradition orale

Le Goethe-Institut a organisé une exposition intitulée ECHO le 14 septembre 2024 au Musée de la Musique Georges Ouédraogo, à Ouagadougou. L'objectif de cette exposition est de créer de nouveaux espaces d’expression de cultures orales, d’afficher la résilience des détenteurs de savoirs du champ des traditions orales, puis d’établir des passerelles d’accès aux traditions orales pour la jeunesse. Ce sont entre autres les localités de Boussouma (Centre –nord), de Sissamba (Nord), de Po et environ (Centre –Sud), de Gaoua (Sud-Ouest) et de Bobo-Dioulasso (Hauts-Bassins) qui ont été concernées par cette première phase. 

Construit autour de la thématique : « Cultures orales et transition numérique», ce travail titanesque et acharné vise à instruire davantage les élèves, les étudiants, les chercheurs et les Burkinabè dans leur ensemble sur l’histoire du pays des hommes intègres par le biais du numérique. Il s’agit également de créer de nouveaux espaces d’expression de cultures orales, d’afficher la résilience des détenteurs de savoirs du champ des traditions orales, puis d’établir des passerelles d’accès aux traditions orales pour la jeunesse. Pour la réussite de cet événement, plus d'une cinquantaine d'autorités administratives, coutumières ainsi que des personnes ressources et d'acteurs culturels se sont impliqués.

Lors de cette exposition, tout un pan de l’histoire du Faso se retrouve dans un casque à réalité virtuelle, dans une application mobile. C’est l’intérêt de cette exposition "ECHO" qui veut dire "Espaces Pour les Cultures Orales". En effet, cette présentation du Goethe-Institut permet de mettre en lumière certaines techniques d’art numérique, notamment, la réalité augmentée. Une technologie ignorée par de nombreux jeunes burkinabè. ECHO à travers ses casques de réalité virtuelle permet de vivre et d’interagir pendant une scène ou un spectacle de contes à Boussouma (Kaya), tout en étant à Ouagadougou. Dans l'optique de mieux s'imprégner de la tradition orale, les auteurs invitent les jeunes, le public à venir appréhender, découvrir, saisir ces nouvelles technologies. 

"Cette exposition est l’aboutissement d’un long processus qui a commencé depuis 2021. Le Goethe-Institut est établi au Burkina Faso cela fait belle lurette (à l’orée de 2008). Nous travaillons au près et avec les partenaires locaux sur les problématiques qui leur sont chères", a laissé entendre, le Directeur du Goethe-Institut, Martin POCKRANDT. 

La tradition orale transmise de génération en génération constitue la mémoire collective d’un peuple. Seulement, aujourd’hui, elle fait face à un défi de taille qui est la disparition de plusieurs acteurs de ces savoirs ancestraux, la double crise sécuritaire et humanitaire du pays des hommes intègres et celui de transition numérique. Plus loin, le Directeur du Goethe-Institut affirme que cette exposition ECHO est une réponse à l’ensemble de ces préoccupations.

"Ce vernissage nous invite à réfléchir sur comment nos traditions orales peuvent être revitalisées, tout en restant fidèle à leur origine essentielle à travers le numérique. C’est également un cadre d’expression de la culture orale" a ajouté le premier responsable de l’institut allemand à Ouagadougou.

Selon les explications de Bobelle TOUDEBA, Artiste Conteur, Directeur de la Compagnie Arts en Intersection, co-porteur de ce projet, cette tribune est à découvrir absolument. Toujours selon lui, toute personne qui vient à cette présentation pourra découvrir toutes les facettes de l’oralité et de l’histoire du Burkina Faso. 

"L'on y découvre à titre illustratif des vidéos consignées dans des boîtes digitales, des supports multimédias, des codes à barres bidimensionnelles à exploiter"-t-il conclu. 

Télesphore SAWADOGO