Lutte contre la cybercriminalité : deux réseaux de cyber escrocs arrêtés
La Brigade Centrale de Lutte contre la cybercriminalité, au cours d'une conférence de presse tenue ce jeudi 13 juin 2024 à Ouagadougou a mis un terme aux activités de deux réseaux de de cyber escrocs. Deux individus ayant un mode opératoire différent d'escroquerie ont également été interpellés et présentés à la presse.
Le premier réseau est composé de deux individus qui sont L.R né le 10 octobre 1998 à Douala en République du Cameroun domicilié à Sondogo ; F.D né le 21 février 1999 au Cameroun domicilié à Sondogo.
Le deuxième réseau est composé de six membres à savoir N.F né le 27/06/1992 à Ouagadougou de nationalité burkinabè, employé de commerce domicilié à Kalgondin ; T.H né le 18/08/1989 à Sarré, de nationalité burkinabè, employé de commerce domicilié au secteur 30 de Ouagadougou ; O.F né le 04/10/1997 à Port-Bouët (CI) de nationalité burkinabè commerçant domicilié à Kouba( Koubri) ; M.S né le 11/12/1999 à Abomey-Calavi de nationalité béninoise, étudiant domicilié au secteur 11 de la ville de Ouagadougou ; M.D né le 03/12/2004 à Calavi, de nationalité béninoise élève domicilié au secteur 11 de la ville de Ouagadougou ; C.A alias Issa né le 01/01/1990 à Zaptinga, de nationalité burkinabè, employé de commerce domicilié au secteur 30 de Ouagadougou.
Les deux autres individus sont B.N.F né le 18/09/1986 à Ouagadougou, de nationalité burkinabè, commerçant domicilié à Zagtouli et U.F.O né le 22/06/1964, à Oyo au Nigeria, tous les deux sont des repris de justice.
Selon le commissaire Bayi Akim NIGNAN, chef de la division des enquêtes, leurs modes opératoires en ce qui concerne le premier réseau composé de trois membres de nationalité camerounaise, usurpait l'identité de structures basées au Burkina Faso comme Moov Africa , EBOMAF, TDS Burkina, DIACFA, I AM Gold Essakane SA, AGRO AFRICA, GO AFRICA, entre autres. Après ils créaient des comptes Mails avec le nom de l'entreprise et logotype et ciblaient principalement leurs compatriotes camerounais en leur proposant un recrutement.
Une fois la victime appâtée, elle recevait une e-mail de confirmation pour un entretien, assorti de conditions de travail alléchantes, à savoir, un recyclage obligatoire de 3 à 6 mois avec un salaire de 100 000f et suivi d'un salaire mensuel variant de 450 000 f et 600 000f ainsi que des avantages.
Cependant, toujours selon le commissaire, la participation à l'entretien était conditionnée par le paiement d'une somme de 750 000f. Et une fois la somme payée, la victime est déclarée admise et invitée à rejoindre le Burkina Faso pour prendre service. Ce n'est qu'à son arrivée au Burkina Faso qu'elle réalise qu'il s'agit d'une escroquerie de type QNET.
Le second réseau est composé de six membres spécialisés dans l'escroquerie. Pour mener à bien leurs activités illégales, ils se sont procurés plusieurs cartes sim pré identifiées à des prix allant de 1000 à 25 000f, tout en recueillant des informations précises sur leurs victimes. Ensuite, la victime est mise en contact avec le tuteur qui travaille dans un laboratoire à Paris . Une fois que la victime est intéressée, elle est mise en contact avec un autre membre du réseau et elle est escroquée au maximum.
Une fois que la victime exprime des doutes, un membre du réseau peut jouer le rôle d'ambassadeur et rassurer la victime qu'un chèque de plusieurs millions a été émis en son nom et déposé à l'ambassade. Il fera croire à la victime qu'elle entrera en possession de cette somme dès son arrivée au Burkina Faso. Une partie de l'argent escroqué est transférée au Bénin et l'autre partie est blanchie au Burkina Faso. “Après, les fonds sont injectés dans diverses activités au Burkina Faso”
Les deux individus, quant à eux, leur mode opératoire consiste en complicité avec son acolyte résidant au Togo à trouver des commerçants togolais avec qui passer des commandes d'articles divers. Une fois que le virement bancaire a été convenu, un faux bordereau de paiement est établi et envoyé par WhatsApp à la victime. Le travail du second est de rechercher de potentiels acheteurs d'or avant de les conduire au Ghana où un plan orchestré en complicité avec des Ghanéens est mis en œuvre pour escroquer leurs victimes.
Toujours selon le commissaire NIGNAN, le préjudice financier causé par ces derniers, s'élève à 243 471 780 millions de FCFA. L'enquête a également permis de saisir trois véhicules, trois motocyclettes, treize smartphones, une boutique de vente de lubrifiant moteurs d'une valeur estimée entre 50 à 70 millions de FCFA et une somme d'argent de 3 203 000 fcfa