Accès aux soins de santé : 59 districts sanitaires enquêtés en 2023 par le RAME
Le Réseau d'accès aux médicaments essentiels (RAME) a livré son rapport 2023 lors d'une conférence de presse organisée le vendredi 26 juillet 2024 à Ouagadougou sur l'accès aux soins de santé. Ce rapport évoque les bonnes pratiques, les difficultés, les dysfonctionnements et les difficultés rencontrées par les usagers et les prestataires de soins dans les formations sanitaires.
Selon le chargé de projet du RAME, Dr Christian LAMY, la veille de l'observatoire citoyen sur l'accès aux services de santé a été effectif dans les 13 régions du Burkina. 59 districts sanitaires, 901 formations sanitaires ont été enquêtés. 16 778 usagers et 424 responsables de soins ont été interviewés.
La veille a couvert les domaines de la prise en charge du VIH, la prise en charge du paludisme, la mise en œuvre de la gratuité de la planification familiale, la mise en œuvre de la gratuité pour les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans, la mise en œuvre de l'assurance maladie universelle, la prise en charge au niveau communautaire par les ASBC, le fonctionnement global des formations sanitaires, le suivi des violences basées sur le genre.
Le RAME note quelques constats positifs, notamment une légère amélioration du temps d'attente dans les formations sanitaires par rapport en 2022. Selon Dr LAMY 35% ont dit avoir attendu plus de 30 minutes (norme OMS) contre 37% en 2023 soit un régression de 2 points. Une bonne disponibilité des examens de diagnostic du paludisme. 98% des patients consultés pour le paludisme ont bénéficié d'un test de diagnostic contre 97% en 2022 soit une amélioration de 01 point. 99% des femmes et les accompagnants des enfants de moins de cinq ans estiment que leurs motifs de visite ont été satisfaits. Entre autres.
En plus, le rapport du RAME souligne les efforts continus pour l'ouverture des postes de santé avancé dans les zones à fort défis sécuritaire, l'acquisition des cliniques mobiles et la décision du gouvernement d'exonérer les examens d'IRM et de dialyse pour les usagers concernés.
Cependant, toujours selon le RAME, l'on note des difficultés et dysfonctionnements qui interpellent. À ce niveau selon Dr LAMY, 02% des usagers ont signalé avoir été victime de violation de leurs droits humains et de violence basée sur le genre, 5% des centres de santé visités ont signalé des ruptures de produits antituberculeux au cours des trimestres. 6% des femmes enceintes disent n'avoir pas reçu de MILDA et 25% parmi elles ont signalé des cas de rupture de stock, pour ne citer qu'eux.
Pour parvenir à une couverture sanitaire universelle dans un avenir proche, le RAME a formulé des recommandations à l'endroit des directions du ministère de la Santé et de l'Hygiène publique, notamment assurer l'effectivité de la mesure de gratuité totale de la charge virale et des autres examens complémentaires pour les patients PvVIH et faire des contrôles sur la qualité des prescriptions médicales contre le paludisme dans les formations sanitaires, entre autres.
À l'endroit des collectivités territoriales, le RAME demande de renforcer l'implication des collectivités locales et des autres secteurs dans la gestion de la santé. Intégrer dans la formation des Volontaires pour la défense de la Patrie( VDP) des modules de prise en charge du paludisme simple pour la prise en charge des autres VDP et de population en cas de besoin et rendre opérationnel les cliniques mobiles lors des convois de ravitaillement de certaines zones.